Cancer du foie : chaque année, 800 m*rts pourraient être évités en France

Publié le 10 septembre 2025 par: Être Heureux
Une étude publiée dans la revue JHEP Reports révèle une réalité alarmante : en France, les patients défavorisés atteints d’un cancer du foie ont un accès réduit aux traitements curatifs et un risque de décès supérieur. Ces inégalités sociales appellent à une refonte urgente des politiques de santé publique.
Coordonnée par le Dr Stylianos Tzedakis et le Pr Vincent Mallet, l’étude met en lumière une fracture sanitaire. Les patients issus de milieux modestes sont moins souvent orientés vers des interventions curatives telles que la chirurgie, la transplantation ou l’ablation. Ce constat demeure valable peu importe la proximité des centres hospitaliers ou la densité médicale de leur région. Les chercheurs rappellent que ces cancers « primitifs », prenant naissance directement dans le foie, requièrent une prise en charge rapide pour améliorer le pronostic vital.
Des hôpitaux de référence qui rétablissent l’équité
Lorsqu’ils sont admis dans des centres experts spécialisés, les patients défavorisés bénéficient des mêmes chances de survie que les autres. Selon les auteurs, centraliser les soins permettrait d’augmenter de 25 % l’accès aux traitements efficaces, ce qui pourrait sauver plus de 800 vies chaque année. Cette stratégie, plaident-ils, réduirait considérablement les disparités sociales observées dans les parcours de soins.
Prévention et formation : un chantier prioritaire
Les chercheurs insistent sur la nécessité d’accentuer la prévention. Lutte contre la consommation excessive d’alcool, vaccination contre l’hépatite B et prise en charge des maladies métaboliques figurent parmi les actions jugées prioritaires. Une meilleure information du grand public et une formation renforcée des professionnels de santé sont également présentées comme essentielles pour anticiper une hausse des cas.
Une menace sanitaire mondiale en progression
Le cancer du foie est déjà la troisième cause de mortalité par cancer dans le monde. L’analyse de 62 351 dossiers médicaux entre 2017 et 2021 montre que près de la moitié des patients français touchés proviennent de milieux défavorisés. Sans mesures préventives fortes, le nombre de nouveaux cas pourrait presque doubler d’ici 2050, selon un rapport récent de la Commission du Lancet sur le carcinome hépatocellulaire. Cette perspective alarmante confirme l’urgence d’une mobilisation collective contre cette maladie silencieuse mais redoutable.