Interdiction des piscines en 2025 : ce qu’il faut savoir avant qu’il ne soit trop tard

Publié le 29 avril 2025 par: Être Heureux
À l’heure où la planète se réchauffe et où l’eau devient une ressource toujours plus précieuse, la piscine privée, symbole de détente estivale, s’invite dans le débat écologique.
En 2025, entre restrictions locales, critiques publiques croissantes et alternatives écoresponsables, le modèle traditionnel des bassins résidentiels semble à un tournant décisif.
Le constat est sans appel : une part croissante de la population française réclame des mesures fortes concernant les piscines privées. Selon une récente enquête menée par Opinium pour Travaux.com, 21 % des Français se disent favorables à une interdiction nationale des bassins résidentiels. Cette proportion grimpe à 25 % chez les hommes et à 23 % chez les plus de 55 ans, signe que la prise de conscience environnementale transcende les générations. En tête des régions les plus critiques, la Bretagne et l’Auvergne-Rhône-Alpes affichent respectivement 25 % et 26 % de soutien à cette interdiction. L’épuisement de 60 % des nappes phréatiques, révélé par le ministère de la Transition écologique, nourrit ce rejet : le remplissage des piscines est perçu comme un luxe devenu difficilement justifiable.
Construction et remplissage de piscines : des interdictions locales renforcées
Depuis plusieurs étés, les autorités locales durcissent le ton pour limiter la prolifération des piscines privées. En 2023, face à une situation de crise aiguë, les Pyrénées-Orientales avaient interdit la vente de piscines hors-sol, suscitant une vive polémique qualifiée de « guerre des piscines ». En 2025, certaines communes franchissent une nouvelle étape : neuf localités du Var interdisent désormais toute construction de piscines privées pour une période de cinq ans afin de préserver la ressource en eau. À Elne, dans les Pyrénées-Orientales, un arrêté préfectoral similaire avait été instauré. Chaque commune peut adopter ses propres règles, rendant indispensable la consultation des arrêtés municipaux et préfectoraux avant d’envisager un projet de bassin.
Sécheresse : des restrictions de plus en plus strictes pour les propriétaires
Le plan national de gestion de la ressource en eau, dévoilé en 2023, prévoit des interdictions sévères d’usage de l’eau en cas de sécheresse, ciblant notamment l’arrosage et le remplissage des piscines. En 2025, trois départements – le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales – sont déjà en « alerte crise », interdisant totalement le remplissage des piscines, même pour les modèles hors-sol. Deux autres départements ont imposé des restrictions partielles, n’autorisant que le premier remplissage pour les nouvelles installations. Dans le Languedoc-Roussillon, où les nappes phréatiques atteignent des niveaux « très bas », la vigilance est de mise. Malgré un état global encore excédentaire en mars 2025, les experts du BRGM notent un début de dégradation inquiétant, conséquence d’une recharge déficitaire en février. La menace d’une nouvelle crise hydrique plane sur le pays, particulièrement dans le Sud.
Vers des piscines plus durables : des solutions pour concilier plaisir et écologie
Face à cette situation, les Français privilégient de plus en plus des solutions pour rendre leurs piscines écologiques, plutôt que de les voir disparaître. D’après l’étude de Travaux.com, plusieurs pistes émergent : installer des couvertures thermiques pour limiter l’évaporation, récupérer l’eau de pluie pour le remplissage, ou encore adopter des systèmes de biofiltration pour un entretien plus naturel. La piscine au sel séduit également, tout comme les capteurs connectés permettant de surveiller consommation d’eau et d’énergie. Côté produits d’entretien, le bicarbonate de soude ou les enzymes remplacent progressivement les traitements chimiques traditionnels. Enfin, les mini piscines de moins de 10 m², moins gourmandes en eau et plus accessibles financièrement, incarnent une tendance forte de l’été 2025, conciliant fraîcheur et responsabilité environnementale.
L’été 2025, un tournant décisif pour les piscines privées ?
À l’aube de l’été, l’incertitude demeure pour les amateurs de baignades. Si aucune interdiction nationale n’est à ce jour imposée, les restrictions locales se multiplient, et l’évolution climatique pourrait forcer un durcissement des règles dans les mois à venir. Pour les propriétaires, l’heure est à la transition écologique : adapter ses pratiques ou anticiper de possibles interdictions. La piscine privée, symbole autrefois incontesté du confort estival, devra désormais coexister avec des impératifs écologiques de plus en plus pressants. Reste à savoir si la conscience collective saura plonger à temps dans cette nécessaire mutation.